La recherche sur les GE3LS comprend généralement les aspects génomiques, éthiques, environnementaux, économiques, juridiques ou sociaux d’un projet de génomique appliquée. L’équipe GE3LS du projet Spruce-Up mesure les avantages socio-économiques et environnementaux de la mise en œuvre de la génomique pour améliorer la résilience et la productivité des variétés d’épinettes pour le reboisement au Canada.

L’une des principales activités de l’équipe de recherche GE3LS consiste à évaluer les répercussions économiques des programmes de gestion de la forêt boréale du Canada pour les différents utilisateurs du secteur forestier. Nous nous concentrons sur les retombées des programmes d’amélioration des épinettes et utilisons une méthodologie d’analyse de systèmes pour établir des liens entre les gains en productivité, la survie et la qualité des forêts, la logistique et le transport (chaîne d’approvisionnement et de distribution), et enfin la compétitivité globale du secteur forestier. Dans ce contexte, nous utilisons une variété d’approches scientifiques interdisciplinaires, y compris la biostatistique, le génie industriel, l’économie de l’ingénierie et la modélisation économique au niveau de la forêt.

En 2015, la zone boréale du secteur forestier canadien a vu entre 40 et 80% de son empreinte de récolte être reboisée (Base de données nationale sur les forêts, 2015), en utilisant généralement des provenances locales définies par les zones semencières et d’amélioration déjà en place. Ces opérations ont permis de planter plus de 100 millions de semis, la majorité provenant d’espèces de Picea et de Pinus. Compte tenu de l’ampleur des besoins en reboisement, les projets gouvernementaux de reboisement à l’aide de variétés génétiquement améliorées sont importants (Kumagai et al 2010, Porth et al 2015). Dans ce contexte, les décisions d’investir dans ces programmes (Bullen 2017) et les besoins de la société civile se centrent autour des axes suivants: 1. atténuer les pertes de rendement des forêts dues aux insectes et aux maladies; 2. accroître la résilience des forêts aux changements climatiques; et 3. accroître la productivité de la forêt afin de créer plus d’emplois et de biomatériaux. Toutes ces aspirations ont un coût et l’efficacité des décisions de reboisement à prendre doit être évaluée à l’aide d’analyses multi-critères qui sont complexes. Nos équipes de recherche ont travaillé à la préparation de jeux de données sur les forêts, à la création d’une plate-forme informatique pour explorer une gamme de questions reliées à la politique forestière et à la création d’un ensemble d’outils de modélisation pour explorer les scénarios futurs possibles. Des études antérieures (Ahmed et al 2016) ont déjà prédit des gains de productivité selon le contexte climatique envisagé et les caractéristiques du site. Nous travaillons donc sur différents niveaux d’informations concernant les attributs forestiers, allant de l’échelle régionale au niveau national.

 

Un scénario de la mise en marché de la fibre du bois dans le secteur forestier du Canada: de la forêt aux produits

Alors que nous continuons de construire un système efficace d’aide à la décision, les gains génétiques en forêt provenant des variétés améliorées seront maintenant reliés aux processus industriels en aval par l’intermédiaire du modèle de simulation du Service canadien des forêts qui est spatialement explicite – le Fibre Cascade Model (CFS-FCM). Ce modèle simule les activités de la chaîne d’approvisionnement du secteur forestier, y compris l’approvisionnement en bois rond des usines primaires, la distribution des résidus aux usines secondaires et, enfin, la production. Lier ces modèles permet de retracer les gains de productivité en amont tout au long de la chaîne d’approvisionnement du secteur forestier tout en évaluant une gamme d’indicateurs techniques, économiques et environnementaux incluant le coût de l’approvisionnement en fibre et les volumes aux secteurs primaires et secondaires. Le suivi du flux de fibres à travers le secteur forestier permet donc une évaluation économique complète de la chaîne d’approvisionnement du secteur forestier canadien.

Une autre activité clé est l’acceptation sociale de l’utilisation des approches découlant de la génomique pour l’amélioration des arbres et le reboisement, l’amélioration des variétés d’épinette étant importante dans les pratiques d’aménagement forestier. Les perceptions positives et négatives et leurs origines doivent être comprises, si l’on veut que les arbres améliorés par les approches découlant de la génomique puissent être déployés à grande échelle au Canada. Des contextes sociaux et culturels divers favorisent l’acceptation du déploiement de matériel de plantation génétiquement amélioré. En travaillant avec de multiples intervenants, nous aborderons des questions cruciales liées à l’adoption d’approches génomiques de sélection et à l’amélioration des variétés reboisées dans l’aménagement de la forêt boréale canadienne.

Objectifs

  • Fournir des outils d’aide à la décision évolutifs et applicables aux décisions d’investissement aux niveaux de l’usine, de la province et du pays entier, avec les politiques et stratégies industrielles associées.
  • Traiter les problèmes critiques d’acceptation sociale à plusieurs échelles avec les multiples intervenants aux niveaux provincial et national.